La réalisation de ce projet n'aurait été possible sans cet esprit de gratitude et de respect pour mes prédécesseurs qui a émergé de ces paroles de Gaston Miron : « Tous les pays qui n’ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid ». Cet hommage au passé et à la grandeur de l'histoire m'a beaucoup rappelé une femme honorable de ma famille. Ainsi, je souhaite dédier un hommage à mon arrière-grand-mère Louisette. Écrivaine brillante jamais publiée, son essai sur sa jeunesse en campagne et sa dévotion quant à la transmission d'une mémoire écrite ont été particulièrement de concert avec la trame de pensée de ce projet. À chaque paragraphe écrit, je repensais à cette phrase qui amorçait le début du chapitre de clôture de son manuscrit : « Toutes ces histoires du passé, ces événements, je les ai écrit à votre prière, vous qui désiriez garder la mémoire d'autrefois un mode de vie différent de celui de maintenant, comme l'a été aussi, celui de mes parents ». Cette transcription sur papier de la vie traditionnelle en ruralité, elle ne l'a pas faite pour elle mais bien pour ses successeurs, pour la suite du monde. C'est avec cet amour pour le passé et ce désir de perpétuer une mémoire collective que j'ai désiré à mon tour me lancer dans cette recherche historique et généalogique.
Dans une optique surpassant l'influence de nos racines familiales, l'empreinte laissée par les Québécois et Québécoises nous ayant précédés se doit d'être commémorée. Parmi ces gens, je souhaite rendre hommage au lègue que nous a laissé le grand cinéaste qu'est Pierre Falardeau. Hommage à celui qui a lutté afin de faire valoir son opinion ainsi que pour promouvoir la souveraineté du Québec (Radio-Canada, 2019, p.1). Falardeau aura marqué le Québec avec la série Bob Gratton, suivant un personnage américanisé et fier de l'être (ibid.). Or, ce sont ses films financés par les profits de cette série à succès qui sont à mes yeux le véritable lègue de Falardeau (ibid.). En effet, sa détermination de réaliser Octobre 70 et 15 février 1839 même suite au refus de financement par Téléfilm Canada mérite un immense respect. Se révélant un cinéaste extrêmement sensible, Falardeau restera un personnage prépondérant du monde artistique québécois.
À mes futurs enfants, je souhaite léguer la reconnaissance et la gratitude pour les générations passées qui ont forgé l'histoire. Qu'elle soit nationale, locale ou familiale, cette histoire est imprégnée des mémoires ancestrales qui nous ont précédées. Je souhaite que mes descendants développent une appartenance à leurs racines familiales tel que j'ai appris à le faire avec le temps. Je leur souhaite de ressentir cette fierté familiale que j'éprouve en lisant les écrits de mon arrière grand-mère, et a développer un respect pour la vie que leurs ancêtres auront menés. J'espère finalement que ce respect pour le passé les mèneront vers une vie engagée et empreinte de convictions et de valeurs qui leur seront fondamentales.