15-01-00Le glorieux jour de ma naissanceLe 15 janvier 2000, à 00h40, ma mère s'est réveillée dû à sa perte des eaux. J'étais censée venir au monde deux semaines plus tard, lorsque la fin du mois serait venue, mais elle avait un pressentiment que ma venue se déroulerait plus tôt que prévue. Sortie des bras de Morphée, elle réveilla mon père à son tour et ils se dirigèrent vers l'Hôpital du Saint-Sacrement.
Après leur arrivée à l'hôpital, la fréquence des contractions de mère n'augmentait pas. Les médecins et infirmières l'installèrent alors dans une chambre où elle passa la nuit. Ses contractions stagnaient à la même fréquence qu'à son arrivée. Ainsi, le matin arrivé, les médecins déclenchèrent ses contractions artificiellement, ce qui, par le fait même, augmenta de manière exponentielle les douleurs associées à celles-ci. Comme relaté dans son agenda, après cinq heures de contractions et de douleur indescriptible, un infirmier qui passait en s'écriant « Qui veut une péridurale? » vint en administrer une dose à ma mère. Les contractions s'accéléraient au même rythme que la journée s'achevait. Les infirmières commencèrent ainsi à faire des prédictions sur le jour de ma naissance : allais-je naître le 15 ou le 16 janvier? Seul le destin nous le révèlerait, mais ma mère était déterminée à ce que je naisse le même jour que celui où j'avais commencé à vouloir pointer le bout de mon nez. C'est alors que je suis née, le 15 janvier 2000, à 23h58, à l'Hôpital du Saint-Sacrement. |
Après la mort de Tito en 1980, l'État Yougoslave est tombé dans une situation économique précaire avec une dette très élevée, une baisse du pouvoir d'achat et une hausse exponentielle de l'inflation (Moulinsard, 2019, paragr. 5). Toutes ces tensions ethniques et socio-économiques ont donc mené à l'émergence des revendications indépendantes, entre autres des Albanais du Kosovo en 1981 (Moulinsard, 2019, paragr. 5). Chaque république assurant dès 1980 un mandat gouvernemental de 1 an tour à tour, c'est avec l'arrivée au pouvoir en 1986 de Slobodan Milosevic que les tensions ethniques ont culminé (Moulinsard, 2019, paragr. 5&6). Ce dernier encouragait le nationalisme serbe et exprimait le désir de regrouper tous les Serbes sous l'État de Grande Serbie (Moulinsard, 2019, paragr. 6). C'est ainsi que les manifestations nationalistes serbes ont refait surface et que cette croissance fulgurante des mouvements nationalistes ont mené aux guerres Yougoslave (Moulinsard, 2019, paragr. 6).
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Dans toute ces situations de tensions, Željko Ražnatović crée son armée en 1990, en recrutant ses militaires parmi les supporters de l'Étoile Rouge de Belgrade et de l'Osilic (clubs de football), en plus des prisons dans lesquelles il a séjourné dans le passé (Ladépêche.fr, 2000, p.1). Car en effet, même avant les guerres de Yougoslavie, Arkan est recherché dans plusieurs pays d'Europe pour hold-up et dirige aussi des clubs de football, des groupes d'affaires immobilières, des restaurants, etc (Ladépêche.fr, 2000, p.1). Sa milice, connue sous le nom des Tigres d'Arkan, s'inscrit parmi les milices serbes ayant comme ennemi les autres nations yougoslaves, en plus de s'attaquer aux minorités musulmanes de la fédération (Hatzfeld, 1995, p.1). D'abord en coulisse puis sur le terrain, Željko Ražnatović met en branle, des nettoyages ethniques de villages, précédant ou fermant le pas de l'armée officielle (Hatzfeld, 1995, p.1). Ainsi, ils assassinent, torturent, pillent et violent des villages entiers de non-serbes (Hatzfeld, 1995, p.1). Il se lancera en politique en 1993 en fondant le parti de l'Unité Serbe (Hatzfeld, 1995, p.1). Suite à une fusillade, c'est le 15 janvier 2000 qu'il sera tué dans un hôtel de Belgrade, ce qui mettra par le fait même fin à sa recherche pour crime de guerre.
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Les arrières grands-parents
Madeleine Pichon (née Pasquet), ou mémé Madeleine pour les intimes, et André Pichon, que je n'aurai pas connu, faute d'un an de différence entre ma naissance et son décès, étaient mes arrières grands-parents, plus précisément les parents de Monique Bonnet, ma grand-mère maternelle. Femme de son époque, Madeleine est née en 1923, durant l'entre-guerre. Elle a obtenu son certificat d'études à 14 ans soit en 1937. Selon les dires de ma grand-mère, les certificats d'études étaient la norme à l'époque : pas d'études supérieures envisagées. Elle a par la suite travaillé dans une usine de confection pour la majeure partie de sa carrière. Une petite partie de sa carrière a tout de même été consacrée au métier de femme de ménage. Elle est décédée en 2016, à l'âge de 93 ans. André, quant à lui, est aussi né en 1923. Dans le jargon d'études françaises, il a fait un apprentissage de boucher. Un apprentissage, comme m'expliquait si bien ma grand-mère, était un stage de 3 ans sur le terrain, sans formation théorique effectuée au préalable : tout l'enseignement se déroulait en pratique. Au terme de ces 3 années, André a obtenu sa certification. Or ce n'est pas dans cette carrière qu'il a évolué par la suite : il a plutôt travaillé dans l'équipement, c'est-à-dire les travaux publics. Le 2 août 1999, la mort l'emporta alors qu'il était âgé de 76 ans. |
Les grands-parents
Monique Bonnet, née Pichon, que j'appelle couramment mamie Monique, et Jackie Bonnet, ou papi Jackie, sont mes grands-parents maternels. Papi Jackie est né le 13 août 1945. Il a travaillé dans une usine à cigarettes toute sa vie. Il est mort à l'âge de 17 juin 2007 à l'âge de 62 ans. Papi Jackie avait un frère que je n'ai jamais connu : Claude Bonnet. Né le 15 décembre 1942, il a été gendarme dans le corps policier français. Mamie Monique, elle, est née le 15 septembre 1945. Après avoir passé son certificat d'études, elle a débuté un apprentissage en coiffure à 15 ans et a obtenue sa certification à 18 ans. Elle a désiré poussé ses études : elle a donc compléter un brevet de maîtrise, une certification supplémentaire qui lui permettait de former de futurs coiffeurs, et par le fait même de gérer son propre salon de coiffure. En 1968, alors âgée de 22 ans, elle acheta son premier salon de coiffure, qu'elle tenu jusqu'en 2003, à l'âge de 58 ans. À ma naissance, mes grands-parents sont venus de France passer un séjour au Québec avec mes parents. Plusieurs des photos qui suivront ont été prises au cours de ce voyage. |
Prudent Gavaud est né le 10 novembre 1869 à Parpeçay et s'est marié à Denise Bert (née le 10 juin 1880 à Pellevoisin), avec qui il a eu 17 enfants. Je ne les énumérerai pas, l'arbre généalogique ci-bas se chargera de le faire. Or, Jacques Gavaud fut le plus jeune de la fratrie (né le 13 décembre 1926), et aussi le mari de mon arrière-grand-mère. Il exerça le métier de charpentier.
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Mon arrière-grand-mère Louisette, que nous avons toujours la chance de côtoyer, est née le 4 décembre 1926 et s'est mariée avec Jacques Gavaud. À son époque, son gagne pain consistait à faire des ménages pour des particuliers, puis elle s'est consacrée au foyer lorsque ses enfants sont nés.
J'ai un respect particulièrement immense pour mon arrière-grand-mère : j'admire la vigueur avec laquelle elle vit encore, vivant dans sa maison et entretenant son jardin comme elle le peut (désormais âgée de 94 ans tout de même!). Provenant de la campagne française, elle grandit sur une ferme et garde encore les valeurs traditionnelles d'antan. Femme extrêmement brillante et articulée, elle a écrit un essai sur la vie en campagne dans les années 1935 jusqu'en 1960. |